à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater

Bye bye Tibériade

2024

Nouveautés

Palestine

1avis

  L’actrice Hiam Abbass raconte à sa fille, la réalisatrice Lina Soualem, l’histoire de son exil de Palestine.

"J’étouffais, j’avais besoin de respirer, de me trouver", confie-t-elle. À la fin des années 1980, Hiam Abbass quitte sa famille et son village galiléen de Deir Hanna, proche du lac de Tibériade, pour accomplir son rêve d’une carrière au cinéma. Près de trente-cinq ans plus tard, sa fille Lina, née en France du mariage de l’actrice avec le comédien Zinedine Soualem, constate que sa mère n’a jamais parlé de sa vie à Deir Hanna ni des circonstances de son exil. Caméra au poing, elle l’embarque pour un retour aux sources sur les lieux perdus de son passé en Israël et en Palestine. Lina Soualem découvre alors les coups de force de Hiam Abbass pour s’affranchir d’une société traditionaliste et très patriarcale, jusqu’à un départ inéluctable. Ravivés par son récit et d’anciennes vidéos familiales, les souvenirs recomposent la mosaïque sur plusieurs générations d’une tribu marquée par la Nakbah des Palestiniens en 1948. Deux grandes figures émergent de ce voyage mémoriel : la grand-mère institutrice Neemat et l’arrière-grand-mère couturière Um Ali, toutes deux prématurément veuves et élevant au courage de nombreux enfants. Petit à petit, la réalisatrice, "née de la rupture entre deux mondes", éclaire leurs identités plurielles dans le contexte d’une histoire collective douloureuse.

Mémoires de femmes
Tout quitter pour tout recommencer : Bye bye Tibériade esquisse le portrait d’une lignée de femmes dont les trajectoires résonnent étrangement entre elles. Hiam Abbass (Gaza mon amour), Um Ali et Neemat, dont l’identité palestinienne s'est trouvée dispersée entre différents statuts et territoires, ont pris en main leur destin et su transmettre une forme de résistance à leur descendance. Lina Soualem en représente la quatrième génération, première à être née hors de Palestine. Poursuivant logiquement son travail de filiation, elle montre comment ces trois femmes et ses sept tantes ont joué un rôle de transmission de mémoire. Toute la culture palestinienne se retrouve convoquée dans son film, des rapports hommes-femmes aux traditions villageoises et religieuses. Cette chronique d’une famille proche-orientale atypique est aussi l’écrin émouvant d’une belle relation mère-fille qui semble se renforcer et s’approfondir au fil des images. Comme si, pour Lina Soualem et Hiam Abbass, il fallait partir loin pour mieux se rapprocher.

Galerie photos

Vous aimerez peut-être aussi...