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Communisme – Le murmure des âmes blessées

Histoire

France

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À travers la famille Kazakov, qu'il a filmée à trois reprises en 1990, 1997 et 2017, Daniel Leconte interroge l'héritage de la révolution dans la Russie de Poutine.

En 1990, dans une Union soviétique en voie de désintégration, Daniel Leconte réalisait autour de la grande usine automobile de Moscou, Zil, un documentaire émouvant sur les contradictions du communisme des origines et son destin historique, dans le sillage de l'octogénaire Nikolaï Vassilievitch Kazakov. Ancien ouvrier ayant gravi les échelons jusqu'à la direction de l'usine, indéfectible communiste en dépit de la répression subie sous la grande terreur stalinienne, Kazakov, avec l'accord des siens (son épouse, ses trois filles, les maris et enfants de celles-ci), avait rouvert sa porte, sept ans plus tard, au réalisateur français, alors que le controversé président Eltsine divisait politiquement la famille et que le 80e anniversaire de la révolution ne mobilisait plus grand monde.

Trous de mémoire
Vingt ans après, à l'occasion cette fois du centenaire d'Octobre, Daniel Leconte revient à Moscou et cherche à retrouver les Kazakov. Presque entièrement rasé, le complexe Zil doit laisser place à un vaste projet culturo-financier piloté par un magnat de l'immobilier. Sur la place Rouge, l'armée se livre pour une foule de VIP à un grand spectacle évoquant l'union sacrée de la nation guidée par Staline face à l'invasion nazie, tandis que seul Anton, l'un des petits-fils de Kazakov, décédé entre-temps ainsi que son épouse et deux de ses filles, accepte de le rencontrer. Mêlant des séquences tournées autrefois aux silences éloquents de cet homme encore jeune, à la réserve empreinte de mélancolie, il offre un hommage posthume à son héros anachronique, Nikolaï Vassilievitch, pour interroger la Russie d'aujourd'hui et ses trous de mémoire.

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