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Contrôler le génome

2014

Science et technologie

5avis

Comment la Chine a mis en place la plus vaste entreprise – privée – de séquençage génétique du vivant. Un saisissant voyage dans un futur très proche.

À Shenzhen, aux portes de Hong Kong, l’entreprise privée BGI (Beijing Genomics Institute) est le plus grand centre de recherche génétique au monde, tant en personnel (quelque quatre mille salariés) qu’en moyens techniques (plus de cent cinquante séquenceurs d’ADN aujourd’hui). Son objectif, pleinement assumé, et soutenu massivement par le gouvernement : se hisser à la pointe de la recherche mondiale sur le génome pour faire bénéficier le public, tout au moins celui qui est solvable, de ses progrès. C’est ainsi qu’à la tête de l’unité de recherche de génomique cognitive, Zhao Bowen (21 ans) tente de découvrir les gènes associés à l’intelligence dans l’espoir de permettre bientôt aux parents de pouvoir "manipuler le QI" de leur progéniture. Au sein de la BGI Ark Biotechnology, une autre branche ainsi baptisée en référence à l’arche de Noé, sa consoeur Lin Lin montre fièrement aux visiteurs étrangers les batteries de porcelets clonés qu’elle a fabriqués "de ses propres mains". Passionnés par leur travail, conscients de pouvoir surmonter des obstacles que des freins économiques et déontologiques rendent impossibles à franchir dans d’autres pays, et persuadés d’œuvrer pour le bien commun, ces chercheurs nouvelle génération se sont laissés filmer avec bonne grâce. Sans commentaires ni dénonciation, Bregtje van der Haak montre combien ce futur façonné par la technologie, où le marché pourrait offrir aux consommateurs une forme d’eugénisme "ordinaire", a cessé de relever de la science-fiction.

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