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La fête du feu

2007

Drame

2avis

Récompenses:

Festival international du film de Chicago 2006 - Hugo d'Or

Venue faire le ménage chez un couple qu'elle ne connaît pas, une jeune fiancée se retrouve plongée en pleine crise conjugale. Un ardent roman d'initiation superbement orchestré par Asghar Farhadi.

Téhéran, le jour de la fête du feu, qui célèbre le nouvel an. Rouhi, une jeune fille sur le point d'épouser l'homme qu'elle aime, se rend dans une famille qu'elle ne connaît pas pour faire le ménage. Elle arrive dans un appartement en désordre, couvert d'éclats de verre et découvre un couple en pleine crise. Mojdeh, l'épouse, bouleversée, soupçonne son mari de la tromper avec une voisine qui tient un salon de coiffure. Dans l'après-midi, Rouhi se rend d'ailleurs chez cette femme pour se faire épiler les sourcils et la trouve humaine et chaleureuse.

LE POUVOIR DU MENSONGE
Troisième film d'Asghar Farhadi, La fête du feu est le premier à être sorti en France. Le scénario commence comme celui d'Une séparation – l'interaction entre un couple de la classe moyenne en crise et une femme de ménage d'un milieu modeste. Plus jeune que le personnage d'Une séparation qui, au cours du film, perdait son bébé, Rouhi sortira, elle aussi, changée de cette aventure, mais de façon différente. Au fil d'une éprouvante journée, les grands yeux bruns de cette fiancée espiègle, qui découvre la place et le pouvoir du mensonge – un thème récurrent chez Farhadi –, perdront beaucoup de leur candeur. En un jour, elle apprendra les petites libertés (le droit de s'épiler les sourcils sans prévenir son mari ou d'aller sans tchador chez la voisine d'en face) et les souffrances de la condition de femme mariée.
Tradition persane interdite avec l'arrivée des islamistes au pouvoir, la fête du nouvel an a subsisté, sous un jour plus violent, en signe de protestation. Des images documentaires de feux, de tirs et d'explosions de pétards, tournées pendant ces festivités en Iran, ponctuent le film et alimentent le sentiment d'insécurité qui le hante. Elles font écho au doute qui ronge Mojdeh et à la vulnérabilité de tous les personnages féminins, dans une société qui ne les épargne guère. C'est flagrant quand Rouhi, bien malgré elle, se retrouve dehors sans tchador. Tout le talent de scénariste d'Asghar Farhadi apparaît déjà à travers des séquences ambiguës et des vérités savamment distillées tout au long du film. Grâce aussi à la finesse de l’interprétation, on suit ardemment ce roman d'initiation aussi vivant qu'inquiet.

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