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Gene Kelly mène la danse

2024

Histoire du cinéma

France

00h50

STSMvf
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"Un Américain à Paris", "Brigadoon", "Chantons sous la pluie" : Gene Kelly a réinventé la comédie musicale hollywoodienne.

"Il faut que je danse !", clame-t-il dans Chantons sous la pluie (1952), ce chef-d'œuvre enchanteur de la comédie musicale devenu un symbole de l'âge d'or de Hollywood. Virtuose de la scène au rayonnant charisme, Gene Kelly y a mis beaucoup de lui-même, derrière et devant la caméra. Car cet athlète perfectionniste, formé au music-hall puis révélé à Broadway, a compris dès son arrivée à la Mecque du cinéma, en 1941, comment "danser avec la caméra". La MGM, qui l'accueille après un contrat sans suite à la RKO pour tourner un premier musical avec la star Judy Garland, le laisse rapidement concevoir ses chorégraphies lui-même. Avec son complice Stanley Donen, lui-même ancien danseur passionné par la comédie musicale, il va contribuer à réinventer le genre, avec notamment Un jour à New York (1949), tourné en partie en extérieur dans les rues de la ville. Metteur en scène exigeant, il a sans cesse repoussé les limites de son art, imaginant par exemple de formidables duos avec le champion de boxe noir Sugar Ray Robinson ou une petite souris de dessin animé, et a aussi révélé de nombreux talents, dont ses partenaires Leslie Caron, Cyd Charisse, Debbie Reynolds ou Donald O'Connor, mais aussi le jeune compositeur Leonard Bernstein.  

Le partageur 
"Faire une comédie musicale, c'est un boulot très dur. Aussi dur que de creuser une tranchée", disait-il. S'il a incarné à l'écran le héros américain par excellence avec sa gaieté, sa simplicité et son énergie, cet homme de convictions, qui s’est défini un jour comme un prolétaire de la danse en rendant hommage à l'"aristocrate" Fred Astaire, s'est engagé pour les droits civiques et s'est battu publiquement contre l'hystérie maccarthyste. Alors que sa femme, Betsy Blair, appartient au Parti communiste, sa popularité lui permet de continuer à travailler, même si le couple devra un temps s'exiler à Londres. Avec d'irrésistibles extraits de films commentés par lui-même au fil d'un entretien d'archives, on découvre comment il a partagé son inépuisable bonheur de danser avec des générations de spectateurs, cachant son travail acharné derrière une décontraction de showman. Une créativité restée en partie méconnue, peut-être parce que Gene Kelly, disparu en 1996, a cultivé un autre talent, moins répandu parmi ses pairs : la modestie. 

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