Mali, foyer de crise. En 2012, les islamistes s’emparent d’une large partie de ce pays d’Afrique de l’Ouest et menacent de prendre la capitale Bamako. L’armée française finit par intervenir et les repousse vers la Libye. Depuis, les Français, soutenus par les casques bleus et par les soldats de vingt-trois nations européennes, tentent de contrôler la situation au Mali et dans les pays riverains de la zone du Sahel. De son côté, la Bundeswehr envoie 350 formateurs au Mali.
La population du Mali salue l’intervention française. Les exactions des islamistes dans le nord du pays sèment la panique à Bamako. Les islamistes introduisent les principes de la charia dans le Nord du Mali pendant les quelques mois où ils contrôlent cette zone. Ils détruisent aussi les célèbres mausolées de Tombouctou. Les islamistes se financent en grande partie avec l’argent de rançons versées au fil des ans par les Européens et les Américains pour libérer leurs ressortissants pris en otages au Sahara. Ils peuvent également compter sur des centaines de mercenaires aguerris au combat dans l’armée libyenne et qui, après la chute de Kadhafi et le chaos qui s’en est suivi, ont migré vers le sud en quête d’une nouvelle guerre.

Un deuxième Afghanistan ?
La situation au Mali reste tendue : des attentats secouent régulièrement la région, les islamistes contraignent leurs adversaires à mener une guérilla qui fait de nombreuses victimes. D’ores et déjà, cette intervention de l’ONU au Mali passe pour la plus meurtrière dans l’histoire des Nations Unies. Les gouvernements de Paris et de Berlin prennent tacitement des dispositions en vue d’un stationnement de forts contingents. Les Européens préfèrent maintenir durablement leur présence militaire dans la région pour ne pas risquer de laisser, après la Syrie, un autre État aux mains des islamistes. Car cela déclencherait sûrement la prochaine grande vague de migrants.
Faut-il craindre un deuxième Afghanistan ? Michael Richter a suivi les formateurs de la Bundeswehr au Mali et accompagné l’armée française lors de son opération au Sahara. Selon lui, les Français et les Allemands sont en train de s’enliser dans un conflit impossible à gagner.