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Halte à la mafia

2008

Société

00h57

STSMvf
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Comment, en Sicile, la société civile a commencé à se dresser contre la mafia, bravant la loi du silence, le racket (le pizzo) et les menaces de mort.

Dans la Sicile des clans et de l’omertà, ils sont encore minoritaires, même si les grands procès de ces dernières années ont vu tomber successivement les plus sanglants parrains des Corleone. La rébellion face au pizzo, l’impôt mafieux, demeure une périlleuse exception. Mais depuis l’assassinat des juges Falcone et Borsellino, en 1992, une partie de la société civile sicilienne s’est mobilisée pour refuser la loi de la mafia. Commerçants, industriels, agriculteurs ou édiles locaux, ils ont choisi de se rebeller pour soutenir, au quotidien, le travail des juges et des forces de l’ordre.

Éric Jozsef donne la parole à beaucoup de leurs représentants, des plus célèbres aux anonymes : le prêtre Don Luigi Ciotti, fondateur de l’association antimafia Libera, Giuseppina Grassi, veuve de l’entrepreneur Libero Grassi, tué pour avoir été le premier à se rebeller contre l’impôt mafieux, Rita Borsellino, soeur du magistrat assassiné, Rosario Crocetta, maire gay et communiste de Gela, ou les jeunes Palermitains du mouvement Addio Pizzo, qui réunit les commerçants entrés en rébellion et les consommateurs qui les soutiennent. Dans la capitale sicilienne, ils sont désormais plusieurs centaines de commerçants à avoir rejoint l’association. Certains ont dû apprendre à vivre sous protection permanente, car leurs vies sont menacées. Mais leur combat est primordial, comme le rappelle un magistrat du parquet de Palerme, Maurizio De Lucia : la mafia, résume-t-il, ne pourra être vaincue “que si les efforts de l’État, à travers la police et la justice, sont relayés par une mobilisation de la société civile”.

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