L'image manquante
2013
Cinéma documentaire
Récompenses:
Festival de Cannes 2013 - Prix 'Un Certain Regard'
Oscars 2014 : Nominé pour le Meilleur film en langue étrangère
Réalisateur : Rithy Panh
Producteurs : Catherine Dussart Production, ARTE France
L’évocation poignante et sobre, à la première personne du singulier, d’un crime de masse qui n’a pas laissé d’images. L'image manquante est nommé dans la section "meilleur film en langue étrangère" aux Oscars 2014.
Rithy Panh fait revivre son enfance et sa famille détruites par les Khmers rouges. "Mon enfance, je la cherche, comme une image perdue. Ou plutôt, c’est elle qui me réclame. Est-ce parce que j’ai 50 ans ?" Ce passé qui remonte comme une vague trop forte, c’est la vie brisée d’un jeune Cambodgien de 13 ans qui, en quelques mois, sous le régime des Khmers rouges, voit disparaître la plus grande partie des siens et survit en côtoyant quotidiennement la mort et l’horreur dans des camps de travail. Mais c’est aussi le bonheur tranquille anéanti par le génocide, "le monde d’avant, de la musique, de la douceur, de la famille", dont le souvenir n’est pas moins dangereux pour qui l’a irrémédiablement perdu. Ces images qui brûlent dans la mémoire ? le crime de masse, la maison familiale à Phnom Penh ? demeurent à jamais introuvables dans la réalité. Alors le cinéaste narrateur les fait revivre à sa manière. "Avec de la terre et de l’eau, avec les morts, les rizières, avec des mains vivantes, on fait un homme. Il suffit de pas grand-chose. Il suffit de vouloir. Son costume est blanc, sa cravate sombre. Je voudrais le tenir contre moi. C’est mon père…" Par la magie du cinéma, l’épure du commentaire, le talent d’un sculpteur, qui fait naître sous l’œil de la caméra personnages, décors et accessoires de glaise, puis les peint avec minutie, Rithy Panh parvient à évoquer, avec une émotion puissante et toujours contenue, ce qui, pour tant de rescapés, demeure indicible : les souffrances vécues jour après jour, la douleur du survivant, l’amour pour ceux qu’on a perdus. Contrepoint des images de propagande filmées par le régime, ses minuscules poupées d’argile, animées d’une étonnante humanité, restituent toute l’inhumanité des quatre années de terreur khmère rouge.
POÉSIE
Dans la vingtaine de films, documentaires et fictions, qu’il a réalisés avant L’image manquante, et dont la plupart, directement ou pas, évoquent le génocide et ses fantômes, jamais Rithy Panh n’avait raconté son histoire ou celle des siens à la première personne du singulier. Mais avec l’écrivain Christophe Bataille, également auteur du commentaire du film, il l’a exposée dans un livre terrible, L’élimination, paru en 2012 chez Grasset. Il y explique comment sa longue confrontation avec Duch, le directeur du centre d’extermination S21, l’a replongé dans les gouffres du passé, l’obligeant à regarder en face sa propre tragédie pour en faire le récit. L’inlassable enquêteur qui, depuis vingt-cinq ans, traque la vérité du régime khmer rouge, a ainsi le courage de retourner la caméra vers lui. Avec pudeur, humour, et la déchirante poésie de ses reconstitutions d’argile, il offre en partage au spectateur sa fragilité d’homme, conjurant le silence et l’oubli que les bourreaux de tous les temps s’efforcent d’imposer derrière eux.
Par Marie C., le 2 janvier 2017
Muni d 'un scénario solide et pertinent, ce dessin animé divisera par l’étrangeté de son univers. À voir au moins une fois tout de même.
Par Andrea T., le 20 décembre 2016
Un dessin animé original, français (et tchèque) qui plus est, mais malheureusement un peu trop court et pas assez développé pour en faire un réel chef-d'oeuvre. L'animation est bancale mais vu les moyens habituellement alloués à Un dessin animé original, français (et tchèque) qui plus est, mais malheureusement un peu trop court et pas assez développé pour en faire un réel chef-d'oeuvre.Lire la suite
Par Aziz B., le 1er décembre 2016
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