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La princesse de Clèves

1961

Romance

France, Italie

0avis

Récompenses:

Prix Femina de la Meilleure Actrice de l'année (Marina Vlady)

Avec Marina Vlady et Jean Marais, une adaptation fidèle, d’un somptueux classicisme, du roman de Madame de La Fayette.

En 1559, pour célébrer l’union du prince de Clèves et de Mademoiselle de Chartres, le roi Henri II donne un bal. La princesse de Clèves est priée par le roi d’accorder une danse au duc de Nemours. Ce jeune et beau seigneur s’attire les faveurs de nombre de femmes, y compris celles de Marie Stuart, mariée au dauphin de France. La princesse tombe éperdument amoureuse du duc, mais cette passion, réciproque, doit rester platonique. Elle tient à rester fidèle à son mari, pour qui elle éprouve tendresse et affection. Un jour, une lettre compromettante tombe entre ses mains. Se sentant menacée, elle décide de révéler à son époux ses sentiments pour le duc de Nemours afin de lui prouver sa droiture…


Paru au XVIIe siècle, La princesse de Clèves, considéré comme l’un des premiers romans psychologiques modernes, en ce qu’il s’efforçait de marier une intrigue amoureuse et le souci du réalisme, fut un immédiat best-seller. Maintes fois adaptée et revisitée (par Manoel de Oliveira, Andrzej Zulawski ou Christophe Honoré côté fiction, par Régis Sauder côté documentaire), cette œuvre intemporelle, qui exalte l’amour impossible, a su résonner avec différentes époques – notamment, récemment, grâce à Nicolas Sarkozy qui s’en était moqué en 2006, suscitant une vive indignation. Plébiscité par le public, le film de Jean Delannoy fut descendu par la critique, davantage séduite par les audaces de la Nouvelle Vague que par cette adaptation d’un pur classicisme. Habitué des transpositions littéraires au cinéma, le cinéaste opte pour la retenue, une réaction à la libération des mœurs des années 1960 qu’il juge alors frivole. Face à la jeune Marina Vlady, superbe en princesse douce et fragile, tout en émotions contenues, Jean Marais compose un émouvant mari respecté (mais délaissé). L’académisme très “qualité française” de la mise en scène est magnifié par un somptueux trio de collaborateurs (Cocteau au scénario, Alekan à l’image et Cardin aux costumes) et une grande fidélité à l’œuvre. Le réalisateur met l’accent sur la médiocrité des intrigues de cour et la pureté des sentiments des deux amants, quand Andrzej Zulawski insistera sur leur passion dévorante et Christophe Honoré, sur la brièveté de l’amour.  

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