à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater
à ne pas rater

Le fils préféré

1994

Drame

France

0avis

Nicole Garcia aborde avec subtilité les tensions intimes entre trois frères.

Un mariage en miettes, des dettes qui s'accumulent, une vie sentimentale proche du néant : Jean-Paul Mantegna, directeur d’hôtel près de Nice, connaît un sérieux passage à vide, trouvant malgré tout un réconfort auprès de Raphaël, son père malade, un vieil immigré italien dont il est seul à s’occuper. En dépit de ses déboires, il se lance dans la construction d'un dancing-restaurant en bord de mer, avant d’être acculé par son usurier, qui lui réclame la somme de 300 000 francs dans trois jours au plus tard. En un dernier espoir, Jean-Paul se tourne vers ses deux frères, Philippe, un riche avocat d'affaires, et Francis, modeste prof, mais ni l'un ni l'autre ne veut, ou ne peut, l’aider. Philippe n'a pas oublié l'aventure de Jean-Paul avec sa femme, Anna-Maria, laquelle rejoint son ancien amant avec 100 000 francs et un désir intact… Finalement unis autour d'une même cause – retrouver Raphaël, qui a disparu –, les trois frères se retrouvent, et reconstituent peu à peu les zones d'ombre d'un passé enfoui… 
 

"Je voulais plonger dans un monde d'hommes, explique Nicole Garcia, devenir partie prenante de leur existence. Ainsi est venue l'idée des frères. Une fratrie, le meilleur théâtre possible, pour que résonnent ensemble le présent et l'enfance, la violence, le retour des malentendus, haine et blessures mélangées." Méditerranéens, les trois frères s'appuient sur une virilité affirmée. Mais s’ils extériorisent peu leurs sentiments, chacun a ses fragilités : un souvenir d'enfance brimé, une trahison inavouée... Nicole Garcia s'aventure en terrain a priori inconnu avec maestria. "Ce côté ténébreux me touche. Peut-être cela vient-il des hommes de ma famille : on n'avait pas accès à eux." Avec lucidité, elle parvient à cerner la relation père-fils et celle des frères entre eux : le désir de ne pas décevoir son parent, les rivalités qui génèrent de la jalousie et rongent de l'intérieur, les humiliations qu'on n'oublie pas. Chez ses personnages taiseux, les silences prolongés, les bagarres, les regards haineux ou tendres trahissent les pensées intimes. Servi par un casting inspiré, à commencer par Gérard Lanvin (Jean-Paul), un regard qui sonde avec subtilité la face cachée de la masculinité.

Galerie photos

Vous aimerez peut-être aussi...