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Orlando, ma biographie politique

2024

Nouveautés

France

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Le philosophe et activiste Paul B. Preciado livre une relecture queer de la figure d’Orlando, imaginée par Virginia Woolf.

En 1928, la romancière Virginia Woolf publiait un singulier opus qui brouillait, à plus d’un titre, les frontières entre les genres. Avec autant d’audace que de fantaisie, Orlando déroule la biographie fictive d’un jeune courtisan anglais à la cour d’Élisabeth Ire, qui, après avoir été nommé ambassadeur à Constantinople, se réveille un jour, après un long sommeil, dans un corps de femme. Poursuivant son existence sous sa nouvelle identité, Orlando traverse les siècles jusqu’à devenir, dans les années 1920, une écrivaine à succès… Cette vie romanesque et extravagante, naviguant d’un sexe à l’autre, trouve aujourd’hui, près d'un siècle après sa publication, une profonde résonance dans l’affirmation politique des identités trans ou non-binaires. Il existe dans le monde des milliers d’Orlando : c’est ce qu'affirme le philosophe et activiste Paul B. Preciado dans ce premier essai documentaire d’une réjouissante radicalité, où il livre une relecture militante et queer de ce roman qui l’accompagne depuis l’adolescence. 
 
Révolution "orlandesque" 
"Je voulais t’écrire pour te dire que je suis un de tes Orlando : je suis vivant, je suis sorti de ta fiction." Avec pour fil rouge une lettre adressée à l'écrivaine par-delà les époques, le réalisateur met en images son propre parcours d’Orlando contemporain. Dans une entreprise collective, il convoque vingt-six personnes trans et non-binaires de 8 à 78 ans, figures du mouvement LGBTQIA+ ou anonymes, pour incarner des scènes du livre, tissant dans le récit de Virginia Woolf leurs propres histoires de transition et de survivance. Ce qui compte avant tout, pour le réalisateur, c’est de faire de ces personnes les sujets politiques de leur récit, loin des représentations oppressives ou misérabilistes de la transition de genre que propose souvent le cinéma. Au détour d’une séquence, des guest-stars se prêtent au jeu : Virginie Despentes en juge, Pierre et Gilles en médecins ou Frédéric Pierrot (le docteur Dayan d’En thérapie) en incarnation de l’arbitraire de l’institution psychiatrique. Entre documentaire et fiction, essai personnel, analyse historique et facétie littéraire, ce film inclassable s’impose comme le manifeste de la révolution "orlandesque" qui s’annonce. 

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