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Un grand voyage vers la nuit

2019

Cinéma asiatique

Chine

14avis

Récompenses:

Festival de Cannes 2018 - Sélection officielle Un Certain Regard

Une extraordinaire expérience de cinéma, poétique et sensuelle.

Luo Hongwu revient à Kaili, sa ville natale, après s’être enfui pendant plusieurs années. Il se met à la recherche de la femme qu’il a aimée et jamais effacée de sa mémoire. Elle disait s’appeler Wan Qiwen…

 

La critique des Fiches du Cinéma

En 2015, le premier long métrage de Bi Gan, Kaili Blues, envoûtant poème où les temporalités se mêlaient, avait marqué l'arrivée d'un cinéaste à suivre. Aujourd'hui, Un grand voyage vers la nuit confirme tout le bien que l'on pensait de lui. Infiniment troublant, le film enchante, désarçonne, interroge, enthousiasme autant qu'il peut également agacer. La première partie, mêlant passé et présent, évoque de façon impressionniste la rencontre de Luo et Wan, leur brève idylle, puis la quête de Luo pour retrouver la jeune femme. Dès le premier plan, la somptuosité de la photographie, alliant avec gourmandise verts aquatiques et rouges fiévreux, l'élégance suave des mouvements de caméra, le rythme souple, alangui, emportent le spectateur. Le récit est volontairement flou, confus, et à la fois élémentaire : il cherche la femme disparue, erre dans la ville délabrée, pense à hier... On ne comprend pas tout, mais l'essentiel est autre part : dans la sensualité, le charme, le climat, la texture... On est ailleurs, perdu avec le héros, perdu au fin fond de la Chine, et on se laisse glisser dans cet élixir capiteux fait de rêve et de souvenirs. La seconde partie, en “3D” et intégralement filmée en plan-séquence, nous fait basculer dans une autre dimension, onirique, ouatée, dans laquelle tout est possible, tout se mélange, où confusion et clarté ne s'opposent plus, où le sens se ressent plus qu'il ne se comprend. Ce plan-séquence, virtuose, mettra peut-être à distance certains, qui trouveront le procédé performatif à l'excès. Les autres se laisseront subjuguer par cette odyssée miniature, cocasse et délicate, où semble se résoudre, de façon magique, la quête du héros.

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