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Au-delà de la gloire

1980

Guerre

Etats-Unis

1avis

Samuel Fuller tire de sa propre expérience de soldat une fable désillusionnée sur l'absurdité de la guerre.  

France, novembre 1918. Parmi les cadavres jonchant le sol meurtri par les obus, un soldat américain tue un Allemand sous le regard de Jésus crucifié. La guerre vient de se terminer mais personne ne les a prévenus. Un quart de siècle plus tard, tout recommence. Le combattant a vieilli, pris du galon. Supervisant quatre soldats tout juste sortis de l’adolescence, ce sergent de la première division d’infanterie "Big Red One" débarque en Afrique du Nord. L'escouade (ils seront les seuls à survivre du début à la fin de la campagne) combattra en Sicile, en France, en Belgique et jusqu’en Tchécoslovaquie, où ils participeront à la libération des camps.


"L’impossible"
Avec Au-delà de la gloire, Samuel Fuller impose un canon qui continue, par son authenticité, à infuser le genre du film de guerre : un petit groupe aux personnages identifiés et identifiables, précipités dans le chaos des combats, communiquant par des dialogues très épurés, à l’opposé de toute forme de stylisation. Le réalisateur sait à quoi s’en tenir : il a lui-même participé à l’intégralité de la campagne américaine en Europe, au sein de cette Big Red One qu’il met en scène, d’Omaha Beach à la libération du camp de concentration de Falkenau en mai 1945. Il réalisera là-bas ses premières images, commentées quarante ans plus tard pour les journalistes des Cahiers du cinéma : "Omaha Beach, c’était l’horreur, mais pas l’impossible. Falkenau, c’est l’impossible. Nous n’avions jamais eu ce sentiment de l’impossible lorsque nous nous battions." De ces souvenirs traumatiques, le réalisateur, journaliste et soldat tire une fable désillusionnée sur l’absurdité de la guerre, aux dialogues secs et aux images violentes. Et s’attarde sur les visages poupins des jeunes soldats pour en souligner l’impréparation, sous le regard impavide en apparence de Lee Marvin, captivant en figure paternelle désarmée par l’horreur.

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