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Les authentiques fausses têtes de Modigliani

Beaux-arts

68avis

Un réjouissant hommage à l'art du faux. Ou comment trois étudiants ont berné l'establishment artistique à l'aide d'un bloc de granit et d'une perceuse électrique.

Été 1984 à Livourne, ville natale d'Amedeo Modigliani. Sous l'impulsion de Vera Burdé, conservatrice du musée de la ville, la mairie décide de draguer le fond du canal. Elle espère découvrir des sculptures de Modigliani, qui les y aurait jetées soixante-quinze ans plus tôt, vexé, dit la légende, par les remarques désobligeantes de ses amis. Les pelleteuses sont installées et les Livournais, mi-fascinés, mi-goguenards, observent les ouvriers à l'œuvre. On repêche un pot de peinture ("C'est le pot de peinture de Modigliani !" s'écrient les badauds), un vélo, une mobylette ("C'est la mobylette de Modigliani !"), quelques revolvers mais pas de sculpture. Les recherches infructueuses se prolongeant, trois étudiants décident de façonner leur propre tête, avant de la jeter, la nuit tombée, dans le canal. Dès le lendemain, leur œuvre émerge des eaux, immédiatement saluée par les critiques et les historiens de l'art comme une découverte exceptionnelle. Mais une deuxième tête, puis une troisième, sont repêchées. La ville et le monde de l'art entrent en ébullition…Vingt-cinq ans après, Giovanni Donfrancesco ressuscite cette épopée burlesque grâce aux images filmées alors et au récit de ses principaux protagonistes. Un régal.

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