Un tremblement de terre aux conséquences infinies. Parmi les nombreuses secousses occasionnées par le Brexit du 30 janvier 2020, le ravivement des tensions en Irlande du Nord n'est pas la moins inquiétante. Les heurts entre protestants loyalistes et catholiques républicains se sont multipliés depuis le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, entre défilés des groupes extrémistes et incendies de bus à Belfast. En cause, les nouvelles règles post-Brexit qui prévoient que les marchandises en provenance de l'île de Grande-Bretagne soient contrôlées à leur arrivée en Irlande du Nord, toujours intégrée au marché commun et à l'union douanière de l'UE. Cet accord présente l'avantage d'empêcher le retour d'une frontière physique sur l'île d'Irlande, qui fragiliserait les accords de paix de 1998. Mais les unionistes protestants estiment que la place de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni est menacée et craignent à terme la réunification de l'île. Sur fond de crise économique, tout laisse à penser que les conflits vont s'aggraver.

Atmosphère empoisonnée
Même après vingt-six ans de paix, les braises semblent encore chaudes. En Irlande du Nord, les fantômes d'un passé qui a fait plus de 3 500 morts entre 1968 et 1998 continuent de hanter les esprits. Pour l'Europe, la situation actuelle de l’île, entraînée dans une spirale de violence extrémiste, représente un défi majeur en matière de politique de paix. Puisque le Brexit a déjà empoisonné l'atmosphère, que se passera-t-il si l'Irlande vote sa réunification par référendum, comme l'accord du Vendredi saint de 1998 le lui permet ? Paradoxalement, ces circonstances particulières pourraient-elles accélérer le processus de paix au sein d'une île divisée depuis cent deux ans ? Entre archives inédites et témoignages directs, ce documentaire détaille les tenants et les aboutissants d'un contexte explosif.