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Travailler pour 110 euros par mois

Société

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Une ouvrière alsacienne à qui son patron a proposé de travailler en Roumanie pour 110 euros par mois se rend sur place en compagnie de délégués syndicaux...

Une rencontre édifiante entre des travailleurs bientôt réunis au sein de l'U.E.En avril 2005, en pleine campagne du référendum sur la Constitution européenne, Michel White, directeur d'une entreprise textile alsacienne, déclenche un scandale en proposant à ses ouvrières de les reclasser dans sa filiale roumaine pour 110 euros par mois. Un an plus tard, les salariées licenciées (pour la plupart après plus de vingt ans de maison) tentent toujours de retrouver du travail. à leurs yeux, la proposition de leur ancien patron était inacceptable. Elles n'auraient pas quitté leur famille et leur maison, même pour tout l'or du monde. Et encore moins pour une paie indigne. Pourtant, en Roumanie, 110 euros par mois, c'est un salaire courant, et les ouvriers parviennent à en vivre. C'est du moins ce qu'en dit Michel White. Pour en avoir le coeur net, l'une des ouvrières, son mari et une délégation de syndicalistes décident d'aller voir sur place.

En suivant ces ouvriers français partis à la rencontre de leurs homologues roumains, Stéphane Luçon et Nora Agapi éclairent le problème des délocalisations tout en pointant les contradictions du nouveau marché européen de l'emploi. Comment un pays qui pratique une politique de bas salaires, où la protection sociale est réduite au strict minimum, pourra-t-il s'intégrer à l'U.E. ? Comment peut-il concilier la nécessité d'attirer des investisseurs étrangers et l'amélioration des conditions de vie des ouvriers ? Des questions fondamentales soulevées dans un documentaire qui montre les énormes différences existant actuellement dans le domaine du travail entre deux pays pareillement réunis, le 1er janvier prochain, sous la bannière européenne.

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