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Guilty of Romance

2012

Cinéma asiatique

Japon

5avis

Entre noirceur et érotisme, une plongée vertigineuse dans les dysfonctionnements de la société japonaise.

Izumi est mariée à un célèbre romancier romantique mais leur vie semble n'être qu'une simple répétition sans romance. Un jour, elle décide de suivre ses désirs et accepte de poser nue et de mimer une relation sexuelle devant la caméra. Bientôt, elle rencontre un mentor et commence à vendre son corps à des étrangers, mais chez elle, elle reste la femme qu'elle est censée être. Un jour, le corps d'une personne assassinée est retrouvé dans le quartier des "love hôtels". La police essaie de comprendre ce qui s'est passé.


La critique des Fiches du Cinéma
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2011 dans sa version longue (réservée aux salles japonaises), Guilty of Romance, du Nippon Sono Sion, est une œuvre délirante, aussi crue que généreuse, à l'instar de ses couleurs. Des lieux poussiéreux et froids, tantôt trop clairs, tantôt trop sombres, se déchaînent en reliefs avec des explosions fluorescentes, comparables à des éjaculations jusque-là retenues, des éclatements du désir. Car ce qui obsède Sono Sion, c'est bien le thème du désir, décrit comme un subtil mélange de haine et d'amour. À ce titre, la qualité principale de Guilty of Romance réside sans doute dans sa position anti-moraliste. Le corps des femmes y est beau, noble, et la prostitution est dépeinte avec une sensibilité touchante, mêlant poésie, humour et dureté. Face à ces femmes, le mac, amant de Mitsuko, faisant écho au Alex d'Orange mécanique, dont il emprunte l'apparence et l'attitude, est un être extravagant, une sorte de prédateur sexuel, offrant une représentation du désir sans limite (ses rires maniaques sont déroutants). C'est dans ce monde coloré qu'Izumi découvre avec ferveur sa sexualité. Intelligemment, Sion place, face à ces “immoraux”, des êtres qui, malgré des apparences vertueuses, ont une forte part d'ombre : le mari, grand consommateur de prostituées, ou la mère, folle. Le réalisateur japonais plante ici le décor foudroyant de ce qui ne peut se limiter à n'être qu'une chronique sur l'amour et la haine. Il élève la femme et sa sexualité, totalement décomplexées, dans une épopée surexcitée et libre de tous les excès, basculant parfois dans la redondance ou la surenchère gratuite, mais traversée aussi d'instants réellement touchants.

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