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Les poings dans les poches - Version restaurée

1965

Patrimoine

Italie

3avis

Inceste et pulsions de mort dans une famille italienne "borderline"... Le premier film choc de Marco Bellocchio.

Dans cette famille sans père, l'aîné, Augusto, fait figure de chef de clan auprès de sa mère, aveugle, de Leone, le cadet frappé de débilité, de sa sœur la belle Giulia et surtout d'Alessandro, son frère épileptique. Animé de sentiments incestueux envers Giulia, ce dernier aimerait s'affranchir de l'univers bourgeois qui l'oppresse. Perpétuellement insatisfait, Alessandro aimerait connaître la même indépendance qu'Augusto, et fomente pour atteindre son but des plans de plus en plus sombres.


Pour filer la métaphore du titre, qui suggère la frustration et la violence latente, ce premier film de Marco Bellocchio fait l'effet d'une gifle assénée autant au cinéma traditionnel qu'à une certaine société petite-bourgeoise. Le futur réalisateur du Diable au corps, de La marche triomphale ou de Vincere atomise littéralement cette fratrie de tarés congénitaux, incestueux et sans scrupules, vivant quasiment en huis clos. S'attaquant à la figure de la mère, pesante mais vite éliminée, filmant la vie familiale comme un piège indissoluble, avec son lot de fardeaux à jeter par-dessus bord (le petit frère attardé), l'Italien érafle la morale, mise à mal par les pulsions de mort adolescentes. À sa sortie en Italie en 1965, le film provoqua la polémique, à laquelle son esthétique ne fut pas étrangère : âpre, tendue, tourmentée, d'un noir et blanc granuleux, elle n'appartient à aucune école, ni néo-réaliste, ni Nouvelle Vague. À noter la composition fiévreuse et possédée de l'alors jeune débutant Lou Castel. Un choc.

 

Version restaurée 4K (2015).

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